Monday, February 25, 2013

La performance d'un ski se prépare à 80% en usine

par Oliver Dufour, Cavalese - Mal apprêté, le ski peut causer mille tourments à un fondeur. Pas toujours imputables au préparateur. Malgré l’importance de sa tâche pour faire bien glisser son athlète, la marge d’intervention d’un préparateur sur un ski reste minime. Il n’empêche qu’il est pointé du doigt en cas de contre-performance. Lors des précédents Mondiaux, voici deux ans, les Suisses n’avaient pas su trouver la bonne formule pour mettre des «bombes» aux pieds de leurs fondeurs.

Coach des sprinters helvétiques, Tor Arne Hetland relativise, sans la dénigrer, l’importance de cet artisanat. «La performance d’un ski provient à 80% de sa qualité à la sortie de l’usine, assure le Norvégien. Même le meilleur travail manuel ne peut changer ça. Cologna et Northug ont le même matériel, mais il arrive que deux exemplaires d’un modèle identique offrent des performances opposées. Cette année, on a eu d’excellents skis à chaque course.»

Swiss-Ski a pris très au sérieux la déconvenue de Holmenkollen. La fédération a investi 280 000 fr. dans un camion de fartage des plus modernes. «Ça apporte de meilleures conditions de travail aux préparateurs», admet Guri Hetland. Mais pour la cheffe des entraîneurs du fond, «ça ne fait pas tout». Surtout, ça impressionne peu à côté du véhicule de la Norvège, qui vaudrait près de 1 million de francs. «A Oslo, on dit que les Norvégiens ont procédé à environ 70 combinaisons de tests avant les Mondiaux, reprend son mari, Tor Arne. Les Suédois, deuxièmes plus gros testeurs, n’en étaient qu’à la moitié.» Un autre monde.

Reste que rien ne remplace un athlète au sommet de son art. Et pour ça, le couple Hetland est catégorique: «Dario n’a jamais été en aussi grande forme.»

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