Le Servette FC se complait dans le flou

Le Servette FC a repris le chemin de l'entraînement, douze jours après son dernier match en Super League. Le club genevois avait promis une renaissance. Encore faut-il s'en donner les moyens.Dans son camp d'entraînement des Evaux, Sébastien Fournier assure ne pas être inquiet. «Nous voulons construire une équipe compétitive même si le temps imparti est très court. Je sens qu'il existe cette volonté dans le club, sinon des gars comme Sauthier ou Crettenand (ndlr: le deux renforts venus de Sion) ne seraient pas là. Ils peuvent être des pièces importantes de notre échiquier.»

Le coach du SFC sait pourtant très bien que les conditions actuelles sont tout sauf optimales. «Il nous sera impossible d'être prêts et 'top fit' pour la reprise le 14 juillet...», concède-t-il. Difficile de faire autrement...

Ils n'étaient en effet que treize joueurs lors de la première séance jeudi matin, dont un Brésilien en test (a priori peu concluant) et plusieurs juniors (quelques éléments comme Barroca, Tréand ou Routis doivent rentrer de vacances dans les jours qui arrivent). Encore plus inquiétant, les Servettiens mettront en place les bases de leur saison sans entraîneur de gardien ni préparateur physique, les deux titulaires du poste n'ayant pas les papiers requis. Et Loïc Favre, qui sera sans doute dès juillet le nouveau directeur sportif, est pour l'heure toujours actif dans la société qui l'emploie... aux Etats-Unis.

Départs possibles

Un staff incomplet donc qui pourrait mettre en péril le rendement futur de l'équipe, absence physique de direction sportive (Piero Bobbio, qui occupait le poste, est toujours au Brésil pour peaufiner le partenariat avec Fluminense): à croire que les dirigeants grenat n'ont retenu aucune leçon du calamiteux exercice 2012/13.

«Concernant le staff, nous sommes sur plusieurs pistes», explique un Fournier qui, pour l'instant, s'occupe de «centraliser quotidiennement toutes les informations» au sujet de possibles recrues. L'entraîneur doit également évoquer avenir et contrat avec plusieurs joueurs en fin de bail. A se demander s'il a encore le temps de penser football et formation de son équipe.

Le Valaisan ne se fait d'ailleurs pas d'illusion. «C'est bien joli de dire qu'on veut remonter en Super League tout de suite mais cela dépendra surtout de l'effectif.» Un effectif certes grossi par les Sédunois Didier Crettenand et Anthony Sauthier, mais peut-être aussi, a contrario, orphelin d'ici peu de quelques membres importants comme Alexandre Pasche ou François Moubandje. «Leur cas n'est pour l'instant pas en suspend, contre Fournier. Maintenant, si une offre ferme arrive, une de celles qui ne se refusent pas, les choses pourraient changer.»

Souvenir de l'été 2012

Du changement, le SFC va en connaître passablement. «Entre les fins de contrat et les transferts, le groupe va être chamboulé», reconnaît le coach. Son idée est claire: construire un contingent de vingt joueurs dont deux gardiens et y intégrer cinq jeunes issus du centre de formation. Un projet clair sur le papier demandant toutefois un tant soit peu de structures solides.

Or, avec plusieurs joueurs dans le flou, d'autres pas encore rentrés de vacances, un staff incomplet et un Fournier tour à tour entraîneur et directeur sportif par défaut, les conditions cadres ne semblent pas réunies. Certains appelleront cela un flou artistique, d'autres, plus sévères, parleront d'amateurisme. Pour rappel, le Servette FC avait payé très cher les atermoiements de sa préparation estivale l'an passé, notamment au niveau physique. Or les premiers signaux parvenus des Evaux ne sont guère encourageants.