
«Des licenciements n'apporteraient rien», a continué Dierk Beisel, directeur du sport de compétition. «Le ski alpin ne fonctionne pas comme le football ou le hockey sur glace, où un changement d'entraîneur peut donner une nouvelle impulsion», a-t-il relevé, alors que la presse alémanique cite déjà le nom de papables pour relancer l'équipe de Suisse. Parmi eux: l'Autrichien Andy Evers, entraîneur des Américains et ancien mentor d'Hermann Maier, ou le Valaisan Patrice Morisod, l'homme qui a mené Didier Cuche au sommet et qui officie actuellement en France.
En attendant d'éventuels changements ce printemps, l'équipe de Suisse reste donc dirigée par Osi Inglin et ses adjoints. Devant la presse, le coach schwytzois a reconnu qu'il n'était pas exagéré de parler de crise. «Cela a commencé dès la préparation estivale. Nous avons dû annuler un camp d'entraînement et composer avec beaucoup de coureurs blessés ou de retour de blessures», a-t-il rappelé.
Des jeunes qui peinent à percer
Ces excuses, tout à fait valables, n'ont pas empêché les critiques de fuser envers Inglin et son staff. Certains observateurs ont ainsi jugé que les groupes d'entraînement étaient peu concurrentiels car trop petits. «La grandeur des groupes d'entraînement n'a pas d'influence. Regardez la Norvège qui a beaucoup de succès avec deux seuls hommes, Svindal et Jansrud», a-t-il souligné, avant d'ajouter: «Ce qui compte, en revanche, c'est de disposer de coureurs qui servent de locomotive, qui donnent l'impulsion et permettent aux autres d'évaluer leur progression. C'est par exemple le rôle que tenait un Didier Cuche.»
Autre critique, les entraîneurs de Swiss-Ski auraient sous-estimé la nouvelle réglementation concernant le matériel (skis plus longs et moins taillés). «Il est vrai que nous n'avons pas trouvé de solutions optimales. Cela a été particulièrement difficile pour Carlo Janka, qui n'a pas réussi à s'adapter. Je reste toutefois convaincu qu'il va y parvenir», a assuré Inglin, rappelant aussi que les questions de matériel étaient avant tout une histoire entre le coureur et son équipementier, les Fédérations n'ayant que peu d'influence.
Lors d'une conférence de presse qui a duré presque deux heures, les pontes de Swiss-Ski sont également revenus sur les difficultés des jeunes Suisses à percer au sein de l'élite. «Nous avons de bons résultats chez les juniors et en Coupe d'Europe. Mais la transition est ensuite souvent difficile en Coupe du monde», a remarqué Urs Lehmann. «Nous n'avons hélas pas encore trouvé la solution miracle pour éviter de telles cassures dans notre 'pipeline' d'athlètes», a-t-il reconnu.
Quels coureurs aux Mondiaux?
Alors que la saison arrive dans sa phase décisive, avec dès ce week-end le triptyque Adelboden-Wengen-Kitzbühel puis les Mondiaux de Schladming en février, Swiss-Ski reste très prudent en matière d'objectifs. «Ce qui est certain, c'est que nous ne faisons plus partie des favoris», a commenté Inglin. «La bonne nouvelle, c'est que cela va nous permettre d'aborder les Mondiaux sans pression», s'est-il consolé.
Pour ces Mondiaux justement, l'équipe de Suisse masculine ne compte pour l'instant que trois coureurs qualifiés: Didier Défago, Patrick Küng et Markus Vogel. Les autres ont jusqu'aux épreuves de Kitzbühel (25-27 janvier) pour réussir les minima (1x top 7 ou 2x top 15). Swiss-Ski n'exclut toutefois pas d'envoyer à Schladming des coureurs qui n'ont pas répondu à ces critères. «Mais il faudra que cela ait du sens d'un point de vue sportif. Nous pourrions alors choisir des skieurs en fonction de leur potentiel ou de leur courbe de forme», a expliqué Dierk Beisel. (si/Newsnet)
Créé: 08.01.2013, 19h25
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